ENTRETIEN AVEC... Antoine Poupart (dessinateur de la B.D « Jeudi 17 »)
C'est aux aurores que le dessinateur de la BD Jeudi 17 a reçu Un café, l'édition ! pour un entretien exclusif.
En effet, le saviez-vous ?, Antoine Poupart est un homme proche de la nature et des choses simples de la vie. Un fin gourmet aussi. Chaque jour, il aime à marcher dans les bois et la cueillette des champignons est son passe-temps favori... Rester devant son ordinateur ?, s'enfermer dans une salle de cinéma ?, bien peu pour lui.

Un café, l'édition ! : Dans trois semaines, paraîtra Jeudi 17 – Dodo 3, le dernier tome de votre BD à toi et à Geoffroy Rubbino. Tes impressions ? Impatient ? Inquiet ? Heureux ?
Antoine Poupart : Heureux et fier du travail accompli depuis 6 ans maintenant. C'est la conclusion d'une belle aventure. Impatient de recevoir les livres de chez l'imprimeur, j'ai commencé à faire de la place dans mon garage. J'ai une toute petite maison de rien du tout alors il faut anticiper.
Un café, l'édition ! : Depuis le tome 1, ton style graphique n'a cessé d'évoluer, comme si un perpétuel questionnement t'agitait au sujet de la nature même du gag illustré, tant dans son espace, sa relation au monde qui nous entoure que dans sa temporalité.
Antoine Poupart : …
Un café, l'édition ! : Mais si, regarde... (Nous sortons les trois volumes et montrons à Antoine quelques pages.) Si on feuillette les trois tomes, il y a bien des choses qui ont changé...
Antoine Poupart : Ah, ça oui, Geoffroy m'a offert des crayons neufs après chaque tome. Il disait que ça me ferait du bien... Ou peut-être plutôt disait-il que « ça ne me ferait pas de mal »...
Un café, l'édition ! : A ce sujet, es-tu ce genre de dessinateur très à cheval sur la qualité de son matériel ?
Antoine Poupart : Pas du tout ! Vous savez, je travaille d'une manière très artisanale. Un bon vieux critérium HB avec gomme, mes anciens pinceaux du collège, quelques feuilles de brouillon récupérées par ma femme à son travail. Et, mon ordi, c'est un vieux MacIntosh avec à peine MacPaint dessus... J'ai toujours peur que la technologie nuise à mes sensations artistiques, les pervertisse. Je suis de l'ancienne génération ! Geoffroy est plus à la page que moi...
Un café, l'édition ! : 112 planches par album... Quel travail ! Comment fais-tu ?
Antoine Poupart : Là aussi, dans mon organisation, je suis plutôt poète-bohème. Je dessine quand j'en ai envie. Pas de planning, pas de contrainte, je dessine quand « ça vient ». Tenez, par exemple, quand je vais aux champignons, j'ai toujours une feuille blanche au cas où... Je m'installe sous un arbre et c'est parti mon kiki ! Un vrai poète ! Alors, d'accord, ça peut expliquer qu'il me faut 2 ans pour terminer un livre, mais bon... Je dois avouer que Geoffroy est plus cartésien que moi. Il me donnait même un emploi du temps hebdomadaire avec les pages à dessiner sans faute... J'essayais de lui faire plaisir... Parfois !

Un café, l'édition ! : Que peux-tu dévoiler sur ce tome 3, la fin de la trilogie ?
Antoine Poupart : J'ai toujours trouvé que, dans les trilogies, c'est le n°2 le meilleur. « Retour vers le futur », « Terminator », « Les Gendarmes », ... Le 3 est souvent moins bon.
Un café, l'édition ! : Maintenant que Jeudi 17 se termine, as-tu d'autres projets ?
Antoine Poupart : Bien sûr ! Déjà, cela va dépendre des ventes du tome 3 de Jeudi 17. Si ça ne marche pas, on se lance dans la suite... Une nouvelle trilogie, elle s'appellera « Vendredi 18 ». Je crois que l'on doit insister sur cette BD et ses personnages. Geoffroy a déjà écrit jusqu'au samedi 26... On a aussi le projet, bien avancé lui-aussi, d'un prequel à Jeudi 17. Toujours en trois tomes.
Un café, l'édition ! : Ça, c'est si les gens n'achètent pas le tome 3. Mais s'il marche bien ?
Antoine Poupart : Alors, on passera à tout autre chose. Je crois qu'il faut que nos lecteurs se sentent libres de faire le bon choix, comme dans toutes nos démocraties, n'est-ce pas ?
Un café, l'édition ! : Où ton public pourra-t-il te rencontrer pour la sortie de la BD ?
Antoine Poupart : Nous aurons une grosse matinée de dédicaces à la librairie-salon de thé L'Escale le samedi 3 décembre à Aurignac. Puis, une autre, plus intimiste, au Leclerc de Saint Gaudens le samedi 10 décembre.
Un café, l'édition ! : En attendant, on peut pré-commander Jeudi 17 – Dodo 3 par le biais d'Helloasso. Cet appel à financement fonctionne-t-il bien ?
Antoine Poupart : Ce serait plutôt à vous de me le dire, c'est votre job, non ? En tout cas, nos amis auteurs de la maison d'édition jouent bien le jeu. Philippe Sizaire, notre ami conteur, en a déjà acheté un carton... Je crois qu'il fait des stages de conte dans des maisons de retraite en ce moment. Jeudi 17 est parfait pour améliorer la diction de nos seniors ainsi que leurs articulations des poignets. Zam Steepa aussi a commandé une BD, pour son ophtalmo je crois...
Un café, l'édition ! : Dernière question, Juliette, Émile, Kévin mais aussi Dodo ne vont-ils pas te manquer un peu ?
Antoine Poupart : Difficile à dire. Et puis, si c'est le cas, je n'aurais qu'à continuer la lecture de Jeudi 17... J'en suis à la page 34 du tome 1, j'ai d'la marge !
Un café, l'édition ! : Merci, Antoire Poupart.
Antoine Poupart : Merci, Un café, l'édition !

Un homme heureux dont l'humilité et la simplicité nous ont conquis ! Venez le rencontrer en séance de dédicaces, il lui arrive de sortir du bois : le samedi 3 décembre 2016 à L'Escale (Aurignac le matin) et le samedi 10 décembre au Leclerc de Saint-Gaudens